André Benedetto

André BENEDETTO, né le 14 juillet 1934 à Marseille, mort à Nîmes, le 13 juillet 2009. Poète, comédien, metteur en scène et dramaturge. Il est tout d'abord instituteur à Marignane puis à Port Saint-Louis-du-Rhône. Avec Jacqueline Benedetto, Bertrand Hurault, il fonde la Nouvelle Compagnie d’Avignon dont les statuts (association 1901) sont déposés en juin 1961 à la préfecture de Vaucluse. " La Nouvelle Compagnie est née d'un noyau issu du Groupe théâtral universitaire d'Aix-en-Provence et qui s'est retrouvé par hasard à Avignon. Elle a eu la chance de trouver une salle privée : le Théâtre des Carmes où elle exerce ses activités depuis septembre 1963. » (Déclaration parue dans Zone rouge) Entre 1961 et 1966, avec elle il monte treize spectacles sur des textes de Edgar Poe, Claudel, Tchekhov, Beckett, Eschyle, Arrabal. Il met en scène ses premières pièces, Colonel Stark en décembre 1963, Les Voyous en juin 1965. En avril 1966, Benedetto publie un Manifeste dans lequel on peut lire entre autres : « Le théâtre est là pour tuer lentement, pour tuer à petit feu, pour entretenir l’espoir quand il n’y a plus d’espoir d’aucune sorte. (…) il n’existe aujourd’hui et ne se perpétue et ne se survit misérablement que pour se liguer au cinéma, à la radio et à la télévision et perpétrer avec eux l’assassinat des dernières forces vives. Il ne sert que de digestif, de purgatif et de somnifère. Nous mettons tout le théâtre en bloc au rayon des barbituriques et des poisons. Le théâtre aujourd’hui a pour seule fonction inavouée de désamorcer les bombes.(…)  Certains se plaisent à dire que le théâtre est un prolongement de l’école. C’est vrai, il prolonge et parfait l’oppression qui sévit dans toutes les classes et à tous les niveaux de l’Éducation nationale. (…) Alors il faut choisir de se pendre, de se vendre ou de se battre. Nous nous battrons pour commencer. Et après nous verrons. » En juillet 1966, il met en scène un spectacle hors du festival officiel, Statues, récidive l’année suivante et donne ainsi naissance progressivement au Off d'Avignon. La même année 1966, Robert Morel édite son recueil de poèmes, Urgent crier.

Napalm est la première pièce de Benedetto éditée chez P.J. Oswald. Elle ouvre en juin 1968 une seconde collection, après celle de "Théâtre africain" : "Théâtre en France". Elle marque le début d'une fidèle collaboration entre les deux hommes : durant neuf ans, Oswald éditera seize livres de théâtre de Benedetto et un recueil de poèmes (Les poubelles du vent, 1971). À partir du virage "occitan" de La Madone des ordures / Nostra dona dei bordilhas (1973), le théâtre de Benedetto sera édité dans une troisième collection : "Théâtre hors la France", puis, juste avant la faillite d'Oswald en 1977, dans l'éphémère "Série rose". En 1978, quelques mois après la faillite de P.J. Oswald, le texte de Saint-Féniant et Dame Paresse, créé dans le cadre du XXXIIème Festival d'Avignon, trouvera refuge, comme La Fille d'Occitania du Teatre de la Carriera ou Les paysans du Théâtre de l'Olivier  chez Actes Sud, dans l'éphémère collection Théâtre en Occitanie.