Sacher-Masoch ou Le Christ orphelin

Année de publication: 1951

 

MAUROC Daniel   Sacher-Masoch ou Le Christ orphelin, illustration de Jean-Martin Bontoux, in Janus / Cahiers de la jeune poésie française et américaine, n°5, directeur Pierre-Jean Oswald, 2, place Baudoyer, Paris (4ème), automne 1951. - p34 à 40.

Dans un entretien avec Jean-Paul Liégeois, paru le 3 décembre 1976 dans L'Unité (n°228,p.26 à 27), Pierre-Jean Oswald revient sur ses débuts d’éditeur, quand il n'avait guère plus de vingt ans : "C'est en 1951 que j'ai édité mon premier livre, dans une cave de la mairie du 4ème arrondissement de Paris, sous un commissariat de police : j'ai composé, imprimé à la main et tiré avec une presse à bras « Antilles à main armée ». L'auteur était un Martiniquais qui avait trouvé lui-même la somme nécessaire (60 000 A.F.) pour rassembler le matériel, acheter les caractères, le papier et la presse. Ce premier livre donne le ton de ce qui a toujours caractérisé les éditions P.J.O. : faire paraître des œuvres littérairement et politiquement minoritaires dans la plus totale pauvreté." Outre que ce recueil de poèmes de Charles Calixte, tiré à 210 exemplaires, soit daté de 1952, il semble que Pierre-Jean Oswald ait débuté dans le métier, effectivement en 1951, mais avec la revue Janus.

Sous-titrée Cahiers de la jeune poésie française et américaine, Janus (91, rue de Seine, Paris, 6ème) est une revue bilingue, née en mars 1950, sous l’impulsion de Daniel Mauroc et Elliott Stein. À partir du numéro 4, apparaissent en couverture les noms de Pierre-Jean Oswald, présenté comme directeur, et de Peter Ross (American editor). Daniel Mauroc fait partie avec Jean Verteil et Pierre Viguera du comité de rédaction, qui se réunit maintenant 2, place Baudoyer, Paris (4ème) ; cette adresse deviendra pendant huit ans celle des éditions Pierre Jean Oswald  (il abandonnera par la suite le trait d'union entre Pierre et Jean).
À l’intérieur du numéro 5, le dernier de la revue, outre en anglais les poèmes de Elliott Stein, James Baldwin, Stan Noyes, un texte d'Henry Miller, et en français des poèmes de Cheval-Bertrand, René-Guy Cadou …, on trouve quatre poèmes de Pierre-Jean Oswald. P.-J. O. pratique le genre. En mars 1951, les éditions Signes du temps ont publié Pleurs de sable, une plaquette de ses poèmes (22p.). En fin de revue, est annoncée la publication prochaine d’un nouveau recueil : Terre prise !, avec des illustrations de Michèle Michaux.

Dans ce numéro 5 de Janus (66p), on trouve aussi Sacher-Masoch ou Le Christ orphelin, un court "poème dramatique" de Daniel Mauroc, dédié à Pierre-Jean Oswald. Il a été créé en 1951, en "avant dîner", au Théâtre de Poche, par la Compagnie France Guy (1916-1954), dans la mise en scène de Marcel Cuvelier, qui avait créé en février de la même année La leçon d’Eugène Ionesco. Si les noms des comédiens ne nous sont pas encore parvenus, on connaît en revanche ceux des représentations de juin 1964 à La Mama Expérimental Theater club, fondé à New-York en 1961 par Ellen Stewart : Paul Lunsford (Léopold), Steven Linn (Anatole), Joana Franklin (Wanda). Mauroc avait fait la traduction et la mise en scène de Sacher-Masoch or The Orphan Christ.

Il faudra attendre sept ans (1958) pour que Pierre-Jean Oswald édite en livre et non plus en revue, une pièce de théâtre : Le Séisme.

Georges Perpes

Le peu que je sais sur Pierre-Jean Oswald : 1 Sacher-Masoch ou Le Christ orphelin   2 Le Séisme   3 Complainte des mendiants arabes de la Casbah  4 Théâtre algérien  5 L’ exil d’Albouri   Reflets