La Guerre des Demoiselles

Année de publication: 1975

 

 VASSAL  Guy                   La Guerre des Demoiselles, dessin de couverture de François Baby, collection “Théâtre hors la France”,  P. J. Oswald,  juin 1975. - 73p.

La Guerre des Demoiselles est une pièce qui procède à la relecture d'un épisode de l"histoire ariégeoise. Entre mai et la pleine lune de septembre 1829, Charles X régnant, naissance d’un soulèvement de masse pacifique autour de Saint-Girons, dans l’arrière-pays ariégeois. Le code forestier récemment promulgué vient de retirer aux paysans leurs droits ancestraux sur la forêt qui fournissait le bois pour le chauffage, la réparation des maisons, la fabrication des outils et dont les clairières servaient de pâtures aux animaux. Sous la direction de la figure poétique de Louis Joseph Lafforgue, dit Le Drac, s’organise entre Massat et Seix, un mouvement de résistance à cette décision étatique, résistance non-violente, puisqu'elle ne fera aucun mort. Cinq mille paysans se travestissent en femmes. Ces “Demoiselles” forment en quelques semaines un soulèvement dans le rire, les masques et les bastonnades, puisant sa force et son élan aux sources du folklore occitan (la danse des bouffets, le conte ) ... Ce charivari joyeux qui tourne en ridicule toute autorité sera victorieux en quelques mois. Les robes seront rendues aux femmes jusqu’à, peut être “On ne sait jamais. Quelque part, un jour...” Parallèlement à l’histoire de ce mouvement collectif très mâle - les femmes en sont exclues -  l’histoire d’une vengeance personnelle, à la Monte-Cristo, de Benjamin, fils du baron d’Esnouart chassé à la Révolution. Il revient trente-cinq ans plus tard à Sentenac, sous l’identité du compagnon charpentier, Ariégeois la Vertu. Il retrouve Mortagne, le brigand de grand chemin qui a dépouillé sa famille en train d'émigrer vers l’Autriche. L’ancien “chauffeur “ est devenu, sous le nom de Blancard, un notable, maître de forge, propriétaire du château d’Esnouart et de plusieurs forêts. A l’issue d’un duel avec le charpentier, justice sera rendue, avec la complicité de la nature : le bandit sera dévoré par les loups.

Le texte est édité par P.J. Oswald en juin 1975 dans la collection "Théâtre hors la France",  où sont publiées quasi en même temps six autres pièces de trois compagnies "occitanes" : Pourquoi et comment on a fait un assassin de Gaston D., Esclarmonda, Géronimo, Aïe ! Les lunes de Fos... d'André Benedetto  et la Nouvelle compagnie d'Avignon; La Pastorale de Fos de Lo Teatre de la Carriera ; Village à vendre du Théâtre de l'Olivier. Contrairement à Benedetto ou à La Carriera, la compagnie de Guy Vassal ne sera pas présente cet été-là au festival d'Avignon : durant tout l'été 1975, La Guerre des Demoiselles est créée et jouée successivement aux festivals d'Albi, d'Aigues-Mortes, de Carcassonne, dans une mise en scène de Guy Vassal, avec Pierre Arditi (Le Drac), Jean-Claude Sachot (Jacquetou), Guy Vassal (Païrol), Pierre Dourlens (Jean), Nadine Alari (Louise), Jean Davy (Blancard), Bernard Sancy (Le sous-préfet), Catherine Davenier (Emilienne), Yves Bureau (Hyppolite), Marie Henriau (Marie), Gilles Léger (Le maire), Benoist Brione (L'émigré), Charles Charras (Le préfet).