40-45, Scènes de la résistance populaire

Année de publication: 1972

 

BIRSTER Yvon       40-45, Scènes de la résistance populaire, couverture d'Ernest Pignon,  collection "Théâtre en France", P. J. Oswald, février 1972. -96p, avec quatre pages de photos de Daniel Fondimare et des notes de mise en scène de Bernard Mounier.

La pièce a été créée le 12 février 1972, dans une mise en scène de Bernard Mounier, par le Théâtre de la Salamandre, avec Gildas Bourdet, Marief Guittier, André Guittier, Marc Normant, Anny Perrot, Guy Perrot. Comme précédemment en 1970 avec Emballage  d'André Benedetto et Place Thiers d'Yvon Birster, la pièce est le résultat d'une commande d'écriture de la Maison de la Culture du Havre, dirigée par Bernard Mounier.

Dans le n°9 de Travail théâtral (octobre-novembre 1972), Michel Raskine présente le Théâtre de La Salamandre et rend compte de deux spectacles joués par la compagnie durant tout le festival d’Avignon off  : La Guerre pichrocoline, d‘après Gargantua de Rabelais et 40-45, Scènes de la résistance populaire. « (…) Pour ce qui est du répertoire de La Salamandre, il apparaît qu’il s’oriente dans trois directions : création de textes modernes inédits (les deux pièces de Birster et La planète bleue de Jean-Claude Giraudon), classiques (Molière, Marivaux) et montages-adaptations (Prévert, Rabelais) à l’usage des scolaires. Le choix d’une action culturelle décentralisée impose bien souvent des contraintes : les spectacles doivent être courts et toujours présentables dans des dispositifs mobiles, légers, aisément transportables. Tel est le cas de  40-45 et de La Guerre pichrocoline. 40-45, Scènes de la résistance populaire caractérise bien une des options de l’équipe : c’est un théâtre de texte qui parle de l’Histoire. La pièce s’organise autour d’un thème - la place et le rôle de la classe ouvrière dans la Résistance - et se présente comme une suite de tableaux séparés par des "noirs " et précédés, en introduction, par de très courts "songs" à la manière de Brecht. Chaque tableau aborde une question et demande qu’on l’interroge. Mais le parti pris semble être ici celui  d’une appréhension "naïve" et des personnages, et des situations. Dès lors, à partir d’un texte qui livre une description très manichéiste des forces en conflit, le travail de La Salamandre consiste en une mise en images, la plus claire possible, de "moments" historiquement situés : bombardement, sabotage, arrestation et exécution de résistants… (…) L’équipe du Théâtre de La Salamandre n’a encore publié ni texte théorique ni manifeste sur son travail. Sa courte histoire est celle de ses efforts et de ses métamorphoses afin de "coller" à une réalité en mouvement. (…) Jusqu’à présent, tout semble s’être enchaîné comme naturellement. Le travail et la volonté de convaincre, mis à l’épreuve du réel, ont fait tout son progrès. »  

À partir de La vie de Jean-Baptiste Poquelin dit Molière (1973), Gildas Bourdet assurera les mises en scène du Théâtre de la Salamandre. En 1975, il quitte Le Havre avec la compagnie pour prendre la direction du Centre Dramatique du Nord. La même année, Bernard Mounier est nommé à la tête de la Maison de la Culture de La Rochelle.