Chile vencera

Année de publication: 1974

 

FONDON Juan      Chile vencera, avec des notes de mise en scène de José Valverde, un cahier alternant photos noir et blanc de la répression au Chili et du spectacle, un entretien de Juan Fondon avec Jean-Paul Liégeois, texte de quatrième de couverture de Jean Marcenac, série "Théâtre en France", achevé d'imprimer en juillet 1974 par Pierre Jean Oswald imprimeur à Honfleur. -90p.

État des lieux de la situation au Chili quatre mois après le coup d'État militaire de Pinochet contre le gouvernement élu démocratiquement et présidé par le socialiste Salvador Allende. La répression continue. La résistance aussi. Juan, instituteur communiste, est arrêté dans sa classe. Emmené dans une cellule, menotté, debout sur une chaise, une corde autour du cou, il lutte contre la mort et le sommeil qui l'envahit, en récitant Le chant général de Pablo Neruda. Des membres de l'opposition (MIR, MAPU, Parti socialiste, Parti communiste et même Démocratie chrétienne) se réunissent pour élaborer une plateforme commune, un front antifasciste. De son côté Pinochet ne cache pas que l'intervention militaire, appuyée par les Américains, était prévue depuis longtemps, que l'arrivée au pouvoir de l'Unité populaire l'a seulement retardée, qu'elle fait partie de la doctrine Kissinger : protéger tous les états d'Amérique latine du marxisme et de l'influence russe en y mettant des militaires au pouvoir. Le spectacle est un appel à la solidarité à un peuple en danger, une affirmation confiante : le Chili vaincra.

Création le 19 avril 1974 au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis, par le Théâtre de la Grande Polémique, dans la mise en scène de José Valverde, avec Dominique Bailly, Monique Kanal, Rémy Darcy, Marc De Georgi, Jean-Claude Monteils, René Renot, Micheline Uzan, Gilbert Vilhon.

À l'automne, le spectacle sera repris (Fête de l'Humanité, Mulhouse...) avec une autre distribution : Dominique Bailly, Rémy Darcy, Gilles Guillot, Monique Kanal, Annette Lugand, José Valverde. 

L'entretien de Juan Fondon avec Jean-Paul Liégeois, reproduit après la pièce, avait été initialement publié sous le titre «L’Unité populaire contre les ogres», dans le n°111 de L'Unité, hebdomadaire du Parti socialiste français, le 17 mai 1974, deux jours avant le second tour de l'élection présidentielle qui verra la victoire de Valéry Giscard d'Estaing sur François Mitterrand, le président Georges Pompidou étant mort le 2 avril. Contrairement à l'habitude, il n'est pas illustré par une photo de l'invité, Juan Fondon, mais par une du spectacle. Il ne sera pas republié dans Gens de liberté (Denoël, 1978), son recueil d'entretiens. Sur l'élection présidentielle de 1974, lire Les Voraces, tragédie (à l'Élysée), pièce de théâtre de Frédéric Bon, Michel-Antoine Burnier, Bernard Kouchner (Balland, 1974).

Sur le coup d'État de Pinochet au Chili le 11 septembre 1973, P. J. Oswald a également publié une autre pièce de théâtre : Pacifique Chili de Maurice Regnaut (juin 1974), et un opéra Quelle heure peut-il être à Valparaiso ? de Pierre Debauche et Sergio Ortega (février 1975). Sur les coups d'État militaires, voir aussi Maria Lusitania - Le coup d'État de Charlotte Delbo.

Georges Perpes