Auguste et Peter - Lola Pelican

Année de publication: 1971

 

 

BENEDETTO André        Auguste et Peter, clowns - Lola Pelican, dite Rosalie-Charité la femme aux mille seins, dessin de couverture et frontispice de Lola Pelican d' Ernest Pignon, dessin des clowns d'André Benedetto, collection "Théâtre en France", P. J. Oswald, février 1971.- 122p.

Lola Pelican, dite Rosalie-Charité la femme aux mille seins a été créée au Théâtre de la Commune d'Aubervilliers, du 18 au 23 novembre 1968, dans une mise en scène de l'auteur, avec Jacqueline Benedetto et avec une Lola gonflable, conçue et réalisée par Ernest Pignon. Écrite en 1967, Auguste et Peter a été créée le 20 décembre 1968 au Théâtre des Carmes par la Nouvelle Compagnie d'Avignon avec André Benedetto (Auguste) et Bertrand Hurault (Peter).

Ci-dessous Théâtre inédit au Théâtre de la Commune d’Aubervilliers, un article de Nicole Zand, paru dans Le Monde du 14 octobre 1968. «  Mettre à la disposition de jeunes professionnels - auteurs, animateurs, groupes de recherche, etc. - une salle de théâtre en état de marche, telle est l'expérience que tente, en ce dernier trimestre, Gabriel Garran au Théâtre de la Commune d'Aubervilliers, qui fait sa réouverture ce samedi soir. En guise de prologue, c'est à Patrice Chéreau, lauréat du dernier concours des Jeunes Compagnies, directeur jusqu'en 1965 de la troupe universitaire du lycée Louis-le-Grand, qu'a été confiée l'ouverture de cette saison 1968-1969; il a choisi la première pièce d'un jeune auteur grec de vingt-quatre ans : le Prix de la révolte au marché noir. Dimitri Dimitriadis, l'auteur, qui vit actuellement en Belgique, vient d'achever une seconde pièce sur le thème de l'émigration politique. Après une semaine à Aubervilliers, Patrice Chéreau présentera ce spectacle au Théâtre de Sartrouville qu’il anime avec sa compagnie depuis deux saisons (à partir du 15 novembre). La première version du Prix de la révolte au marché noir date de 1965 et n'était pas destinée à être jouée. Il s'agissait d'un exercice dramaturgique donné dans le cadre d'un enseignement théâtral. Chaque étudiant devait choisir, en fonction d'un thème précis, un certain nombre de scènes dans le théâtre de Shakespeare et inventer une intrigue qui puisse les relier. Dimitriadis opta pour le thème de la guerre et, à partir de la mort de Lambrakis, prit comme lien la situation politique de la Grèce. Un an plus tard, il reprit ce projet pour une troupe universitaire. La version montée par Patrice Chéreau combine des éléments de plusieurs textes successifs considérablement remaniés en fonction du travail de la compagnie. " Les rôles principaux sont ceux de la reine-mère Frédérika (Michèle Marquais) et de son fils Constantin (Roland Bertin), explique Chéreau, sorte de couple monstrueux, gui a l'air de sortir d'un placard d'accessoires de music-hall 1925 et survient, impromptu, dans la salle où des étudiants répètent des fragments de pièces de Shakespeare, tandis que des manifestations violentes ont lieu à l'extérieur. La reine, gui a été comédienne - j'ai pensé un peu à Eva Peron, - veut entrer dans le spectacle et se joue une sorte de psychodrame mettant en évidence, à la fois, la démagogie du pouvoir et la démission des intellectuels. Tout cela devant évoquer de très mauvaises, très vieilles variétés entrecoupées de musigue " psychedelic ", de grands airs d'opéras italiens ou de " play back " de Marlène Dietrich ou de Judy Garland… " Après le Prix de la révolte au marché noir, du 21 octobre au 23 novembre, le Théâtre de la Commune accueillera cinq essais de " théâtre inédit " : Je ne veux pas mourir idiot, de Wolinski (mise en scène de Claude Confortés) ; le Vaisseau amiral, de José Pierre, monté par Alain Ollivier ; le Bruit, de Serge Ganzl, par Catherine Monnot ; Slimane, de Jean Pelegri, par Jean - Luc Combaluzier ; Lola Pélican, d'André Benedetto, par la Nouvelle Compagnie d’Avignon. Recherche de formes d'expressions nouvelles, banc d'essai pour de jeunes auteurs et de jeunes équipes, cette expérience de " théâtre inédit ", qui n'a rien d'un concours, devrait permettre de trouver un passage entre le " jeune théâtre " et le théâtre populaire déjà implanté et, peut-être, de redéfinir le rôle de ce dernier. Certaines répétitions seront ouvertes au public ; l'entrée sera gratuite. " Nous tentons une action vers les équipes d'avenir, vers le public d'avenir. Il n'y a pas de raison que nous thésaurisions, que nous monopolisions à notre seul profit nos entreprises ", explique Gabriel Garran, qui montera en janvier Off limits d'Arthur Adamov. »