Notre-Dame des opprimés ou La cause du peuple

Année de publication: 1976

 

FARRUGIA  Laurent                Notre-Dame des Opprimés ou La cause du peuple, pièce en trois actes, P. J. Oswald, septembre 1976. - 60p.    

Au coin d’une rue, Roger, militant du Parti communiste français, vend l’Humanité-Dimanche, des billets pour la fête de l’Huma. Il est rejoint par Monica, une gauchiste qui vend La Cause du peuple à la sauvette, le journal dirigé par Jean-Paul Sartre étant interdit. Le vieux débat entre eux reprend : Monica reproche au Parti communiste français d’avoir rangé la lutte des classes au vestiaire, d’avoir abandonné la lutte armée. Roger lui reproche de vendre " le journal des petits bourgeois en mal de sainteté prolétarienne" : "Refus de payer son ticket de bus, vol de foie gras dans une épicerie cossue, graffiti dans les couloirs du métro. Tout ça ne va pas chercher bien loin. " L’arrivée d’un policier amène Roger à cacher sous son tas de journaux ceux de La Cause du peuple. Ce qui n’échappe pas au policier qui met les exemplaires de l’Huma dans une poubelle et veut embarquer Roger. Témoin de la scène, Monica se dirige vers la poubelle pour récupérer les journaux puis y attire le flic lui disant tout d'abord qu’il y a un enfant mort, puis "un rat mort dans la poubelle de l’Humanité ". Le flic incrédule s’approche, elle sort un pistolet, tire sur lui une fois puis l’achève. Le deuxième acte, en douze tableaux et onze interludes, est entièrement consacré au chemin de croix de Monica en prison. En proie à des hallucinations (rats et enfants tués) elle sombre dans un délire mystico-politique ("Immense défilé de rats armés, casqués, bottés qui, croix gammée et drapeau américain en tête, écrasent tout sur leur passage. Notre-Dame des Opprimés, seule, agenouillée, les bras en croix, tente d’arrêter la horde barbare") Au troisième acte, le plus court, elle se suicide en prenant du cyanure, après avoir tué André, le docteur qui l’a épousée et prise comme cobaye dans le cadre de sa thèse de doctorat sur "la gauchomanie".

CITATIONS 

"Si tu crois qu’on va faire la révolution en demandant aux ouvriers de prendre un fusil alors qu’ils aspirent à acheter une bagnole." Page 17.

" Ça y est. Ça recommence. La semaine dernière tu te prenais pour une Palestinienne, hier pour une Indienne, aujourd’hui te voilà Vietnamienne. Un jour avec les Canuts, un jour avec les Communards, un jour avec les guérilleros…Pauvre fille, à ce rythme, tu ne vas pas tenir. Allez, mange." Page 29.

"Je ne suis pas en tôle. Ma prison est le Tiers-Monde." Page 39.