Mélanie et moi - Luisa

Année de publication: 1975

 

EYCHENNE  Éric     Mélanie et moi - Luisa, au verso photo de Serge Valletti / Denis Sakellis, collection "Théâtre en France", P. J. Oswald, septembre 1975. -59p.

Ci-dessous, présentation par Éric Eychenne de sa pièce à trois personnages, Mélanie et moi  : "Masculin est un jeune homme bizarre. Il vit seul, dans un appartement vide, meublé en tout et pour tout d'une chaise. Cette chaise il l'appelle Mélanie.Il entretient une étrange relation avec elle, il lui parle mais elle, bien sûr, ne répond  jamais. Alarmée par cette situation, madame Fifine, la concierge, décide d'intervenir. Par son intermédiaire et celui de monsieur Bigoudi, vendeur de meubles, Masculin achète une autre chaise : Eugénie. Lorsqu'il revient du travail, le lendemain, il trouve la nouvelle chaise sauvagement détruite. Il soupçonne Mélanie d'être l'auteur du meurtre. La situation se détériore et d'autres tentatives n'aboutissent qu'à des échecs. Un jour, après plusieurs visites, monsieur Bigoudi propose d'acheter Mélanie. Masculin, dans un éclair de lucidité, la lui vend. C'est la délivrance. Masculin et Bigoudi fêtent cet instant joyeux au restaurant, mais, de retour à l'appartement, Mélanie n'est plus là."

Mélanie et moi, autodrame, a été créé au Mini-Théâtre de Marseille (place Carli, dans un local annexe de la Maison Pour Tous, mis à disposition par son directeur Robert Badani), le 1er octobre 1975, mise en scène de Eric Eychenne, avec Pierre Lhiabastres (Masculin), Haïm Menahem (Madame Fifine), Maurice Vinçon (Monsieur Bigoudi). Musique originale de Devy Erlih.

Luisa, courte pièce d’une dizaine de pages, n’a jamais été mise en scène par Eychenne. En partie dialoguée, elle a la brièveté d’une nouvelle, d’un projet de scénario de film, c'est un conte noir porté par un récitant. Ce drame sur l’identité, le genre, le double, le travestissement, se déroule dans le milieu du spectacle. Luisa Permaggioni, la danseuse muette du Cormoran Club, meurt subitement. Au cimetière, Juan Molinaro, partenaire et amant de Luisa, fait la connaissance de Luigi, le frère sourd de Luisa. Frappé par sa ressemblance avec Luisa, Juan convainc Luigi de reprendre le rôle de Luisa et d'endosser le costume d'ondine que portait sa soeur dans le numéro de pantomime qu’elle faisait avec lui. Après des débuts difficiles, le public qui progressivement avait fui revient au Cormoran Club. Mais au bout de deux ans, des troubles de l'identité apparaissent chez les deux artistes, leur relation confusionnelle tourne à la haine. Ils se séparent. Luigi s’enfuit au bout du monde. « On parle dans cette région d’un bûcheron arrivé un jour par le dernier train, volontaire pour les chantiers les plus durs, risquant sa vie chaque jour, increvable à l’ouvrage. Un homme, un vrai, franc buveur, grand bosseur. Un homme dont la hache foudroie les séquoias géants. Un homme qui fait naître le tonnerre dans la montagne. Il s’arrête parfois, il a un geste, un sourire…Un soir, des chasseurs l’ont surpris, Il errait à la tombée du jour sur un sentier perdu, maquillé et habillé en femme. »