Le Réseau de la Veuve Noire

Année de publication: 1974

 

 POMMERET  Xavier   Le Réseau de la Veuve Noire,  sous-titré en anglais, Professor Feanfair ' s long Nobel Price Quest, puis en espagnol,  La red de la viudAD Negra, couverture de Paradis, collection "Théâtre en France", P. J. Oswald, achevé d'imprimer en avril 1974 par Daniel Chénel imprimeur à Honfleur. -218p.

 Le professeur Feanfair, professeur de biologie à l'université de Berkeley, est connu tout autant pour ses recherches sur l'ADN que pour ses prises de position contre la guerre du Vietnam ou en faveur de la libération sexuelle, de l'intégration scolaire et le busing des étudiants noirs. Allgar Hoovdull,  dit aussi l'Araignée ou la Veuve noire, redoutable directeur du CIA-FBI, charge une espionne, Iren Tachis, de séduire Feanfair et de le ramener dans le droit chemin, celui des intérêts de l'Amérique. Enlevé  puis retourné par Iren, Feanfair part pour une mission humanitaire en Amazonie.Tandis qu'Elioss, l'agent de la CIA qui l'accompagne, sème la mort chez les Indiens en distribuant couvertures parfumées à la variole et sucres à l'arsenic, Feanfair découvre dans la jungle à partir du sang de vampires un sérum contre le cancer qui lui vaudra le prix Nobel.

"Le Réseau de la Veuve Noire est une satire  de la violence et de la pornographie du roman d'espionnage aujourd'hui, mais à partir du moment où l'espionne n'est que superficiellement une image de l'espionne perfide classique, la pièce s'évade de la satire et devient la contemplation d'une beauté qui recèle en elle tous les mystères de la vie et de la mort. Et si une espionne a quelque chose des divinités antiques ( ...) elle transforme la farce en contemplation de l'évolution."

Création le 19 avril 1974, salle des Mutilés du travail (Saint-Étienne) par la Comédie de Saint-Étienne, mise en scène de Pierre Vial assisté de Christiaen Damman, avec Valérie Descombes, Abbès Faraoun, Jacques Giraud, Murray Grönwall, Sylvie Milhaud, Pierre Vial.

«  Le professeur Feanfair, qui enseigne la biologie à l'université de Berkeley, milite sur le campus pour les Noirs, les Indiens, etc. Allgar Hoovdull, dit " la Veuve Noire ", directeur du C.I.A.-F.B.I., décide de " récupérer " le professeur. Il envoie un espion, James Cond, séduire Mme Feanfair, puis il lâche le savant dans les lianes d'une jeune femme, Iren Tachis, agent de la C.I.A. Celle-ci entraine Feanfair dans la jungle amazonienne : ils y " pompent " le sang des Indiens, et le professeur parvient ainsi à fabriquer un " vaccin vampirique " et un " sérum vampirique " qui sont victorieux du cancer - du cancer des Blancs, bien entendu. Le professeur obtient deux prix Nobel, puis il semble que le directeur du C.I.A.-F.B.I., sadique ou jaloux, jette Iren aux requins-marteaux. Tel peut être un résumé succinct de la longue nouvelle pièce de Ravier Pommeret. On retrouve là le lyrisme cru de Pommeret, sa gaieté d'imagination à nouer des néo-mythes et des faits. Cependant, cette représentation de la Veuve Noire n'est pas bonne. Peut-être le metteur en scène, Pierre Vial, n'a-t-il pas su se conduire envers Pommeret avec assez d'autorité. Pommeret est un auteur disert, plutôt généreux que bavard : dans son manuscrit, il met de tout - un vrai bazar. Une incroyable richesse de situations, de dialogues, avec un tas de choses irréalisables sur une scène - même Cecil B. de Mille, à la grande époque, n'aurait pas pu faire face aux délires de Pommeret, à Hollywood. Devant un manuscrit de Pommeret, le metteur en scène doit donc inventer une autre pièce. Il y a plusieurs solutions. Mais, pour contenir la crue, la marée Pommeret, une rigueur absolue s'impose, et aussi de très bons acteurs (ils sont légion, ces temps-ci). Tout cela, nous ne l'avons pas à la Cité universitaire. Et cette Veuve Noire s'endort, parle dans le vide. Il faudra reprendre la Veuve Noire sur d'autres bases, avec d'autres comédiens. Alors, nous y reviendrons. » Michel Cournot, Le Monde, 8 mai 1974.