Dieu nous l’a donné…

Année de publication: 1972

 

CONDÉ  Maryse              Dieu nous l’a donné… collection "Théâtre africain", n°17, avant-propos de Guy Tirolien, préface de Lilyan Kesteloot, P.J. Oswald, 1972. - 75p.

Pièce manquante dans le fonds de la BAG. Deux exemplaires disponibles à la BNF : 16-YF-722 (17) à Tolbiac et 16-Y-2253 à Richelieu. Un exemplaire à la Théâtrothèque Gaston-Baty (Paris).  Un exemplaire à la bibliothèque de la SACD (110 CONDE Die).  

Ci-dessous, un extrait de l'entretien à "bâtons rompus" de Maryse Condé avec Alvina Ruprecht, publié dans L'arbre à palabres, n°18, janvier 2006.

M. C  : J’ai écrit Dieu nous l’a donné, La Mort d’Oluwémi d'Ajumako et Le Morne de Massabielle, première version, celle qu’on a jouée à Puteaux en 1972, avant de faire des romans parce que je croyais que le théâtre était plus à la portée de mes possibilités. Je me suis mise à écrire des romans quand j’ai eu un peu plus confiance en moi. (…) À l'époque, j’étais très militante. Je pensais que le théâtre était le meilleur moyen d’avoir une portée immédiate sur le spectateur. C’était quand même ridicule de croire que j’arriverais à dialoguer avec le public par le moyen d’une
pièce en français, sur un modèle européen, écrite d’une façon solitaire. Je n’avais pas encore compris que le théâtre doit être une forme de création collective entre une troupe, un metteur en scène éventuel et un auteur. J’étais dans un leurre dont je ne me rendais pas compte moi-même. Mes premières pièces étaient beaucoup plus écrites. Je pense surtout à La Mort d’Oluwémi d’Ajumako, qui était jouée en Afrique. (...) Je suis devenue beaucoup plus consciente du travail de l’acteur, de ce que c’est que dire un texte qu’on n’a pas écrit. Il fallait que le texte colle à la personnalité de l’acteur. Je me suis rendu compte que je devais être plutôt à l'écoute de cet acteur, me modeler sur ce qu’il aurait pu dire. C’est l’acteur qui m’influençait beaucoup plus que le metteur en scène.
A. R. : Votre première pièce Le Morne de Massabielle n’a jamais été publiée ?
M. C. : Non, tout simplement parce que j’ai perdu le texte. Il n’est resté que le texte en anglais parce que mon mari (Richard Philcox) l’avait traduit, et quand Françoise Kourilsky (Ubu Repertory Theater) a monté la pièce à New York, c’était en traduction, donc je ne suis pas revenue au texte français. (...) Le Morne de Massabielle a été créé en 1971 au Théâtre des Hauts de Seine à Puteaux, dans une mise en scène de Gabriel Garcia avec des acteurs africains extraordinaires.