Des lettres non écrites

Année de publication: 1974

 

POMMERET Xavier    Des lettres non écrites, roman, illustration de couverture Michel Raffaëlli, texte d'Antoine Vitez en quatrième de couverture, P.J. Oswald, achevé d'imprimer en avril 1974 par Daniel Chénel imprimeur. - 423p.

Le roman commence le 8 juin 1965 avec un courrier envoyé de Bourges, par François Clupa, préfet du Cher, au comte René Savary, ministre de l’Intérieur. À cette lettre, Clupa joint un important et volumineux dossier, contenant une lettre du 21 juin 1964 de Jean Phosdait annonçant son suicide à sa fiancée Sylvie de Mulierie ainsi que différents écrits personnels qu’il lui lègue, notamment, un projet de roman Lettres non écrites, un argument de ballet Le mélophile ardent (p 88 à 92), un scénario-feuilleton de télévision La grande enquête de François-Félix Kulpa ( p176 à 243), une pièce de théâtre (Jouir en fin de la vie p 321 à 341)…  Le dossier contient également la correspondance entre Sylvie de Mulierie et son fiancé Jean, ainsi que celle avec  Pierre Le Tripalin, jeune stagiaire de l’ENA. Sous la surveillance du préfet, Le Tripalin a été chargé de délivrer progressivement à la jeune veuve  les documents laissés à son intention par son défunt fiancé. Si Sylvie de Mulierie est l’objet de tant d’attention, de précautions c’est qu’elle est  la nièce de Païen de Mulierie,  compagnon de la Libération, actuel ambassadeur au Mexique et la fille du puissant président de Mulierie, PDG de la banque de Paris et des Pays-Bas. Le roman, après un rapport de Marthe Yoni, secrétaire à la Police des Renseignements Généraux, se termine par différents télex échangés le 12 juin 1965 entre 7h23 et 10h30 par le préfet du Cher et le ministre de l’Intérieur affolés : sur un quai de la Loire, Sylvie semblerait sur le point de se suicider avec un poison mexicain fait avec le venin de l’araignée veuve noire.

La pièce de théâtre, Jouir enfin de la vie, se déroule à Bourges et a comme personnages principaux un couple de sexagénaires Joseph et Lucienne Ralou. Aujourd’hui, c’est samedi, premier anniversaire du départ à la retraite de Joseph, entré à douze ans à l’usine et devenu en fin de carrière cadre responsable du bureau de livraisons. Tout se passe à une fenêtre du petit appartement qui leur appartient, d’où ils surveillent et commentent la vie des voisins d‘en face. 

  Ce n’est pas cette pièce qu’Antoine Vitez, qui signe le texte de la quatrième de couverture, portera à la scène mais La grande enquête de François-Félix Kulpa.

« Le héros de cette étrange fiction au milieu de la fiction » est Pierre Salveur, militant exemplaire, membre du Parti communiste, victime innocente de la machination montée par Sylvie de Muliérie et son amant Robert Payen. Victime des apparences,  il est accusé injustement de la mort du mari de Sylvie, tué par Robert. Abandonné par le PC qui vote son exclusion, il est  jugé, condamné à mort et guillotiné tandis que les deux amants diaboliques  se marient, avec comme témoin, le commissaire Culpa et comme prêtre, l’aumônier de la prison, involontairement responsable que Salveur n’ait pas été gracié et à qui Sylvie s’est confessé. « Cynique, amer, profondément désagréable (…) dans la bouche comme une pomme maudite », selon Vitez. Le spectacle de ce « mélodrame-feuilleton en soixante-dix séquences » avait été créé le 17 janvier 1969 à Nanterre au Théâtre des Amandiers puis repris au Théâtre de la Cité internationale le 17 octobre 1970, avec Paul Sabatier, Yves Martel, Pierre Damiens, Jean-Pierre Moutier, Daniel Dubois, Michel Chaigneau, Murray Grönwall. Le texte avait été édité avec des photos dans l’Avant-scène Théâtre (n°460), en novembre 1970.   

Livre disponible chez Fenixx, édition numérique.