Juan Fondon / José Valverde

 

Qui est Juan FONDON ? Qui est l’auteur de Chile vencera, sa seule pièce éditée, créée en avril 1974 au Théâtre Gérard-Philipe dans la mise en scène de José Valverde ? L'entretien de Juan Fondon avec Jean-Paul Liégeois, paru dans l’Unité (n°111, 17 mai 1974), ne permet pas d’en savoir plus sur son identité. Nulle photo de l'auteur, présenté comme mexicano-français, n’accompagne l’article. Dans sa notice, la BNF attribue Chile vencera à "Jean Fondone", auteur par la suite de quatre pièces non éditées mais jouées - Oreste ne viendra plus (1984), Ne laissez pas vos femmes accoucher dans les maternités (1985), Il était une fois…un cheval magique (1985), Le sourire sous la pluie (1987) -  toutes mises en scène par José Valverde, fils d’émigrés espagnols originaires du petit village de Fondon... C’est ce que signalent Michel Migette et Étienne Labrunie en bas de page 96, dans Théâtre Saint-Denis TGP - 100 ans de création théâtrale en banlieue (PSD /Au diable vauvert, 2016).

José VALVERDE est né le 28 juillet 1932 à Paris. Il fait partie de l’équipe de comédiens qui, à partir de 1951, jouent plus de trois cents fois le mythique spectacle d’intervention, Drame à Toulon, Henri Martin de Claude Martin et Henri Delmas. Dans le n°15 de Théâtre populaire (1955), Sartre confie à Bernard Dort qu’en France, “c’est le seul exemple de théâtre populaire” qu’il connaisse : la pièce "posait un problème politique, elle parlait de ce dont parlaient les ouvriers, le Parti, et elle était jouée devant les ouvriers, là où ils travaillaient.” En 1961, avec Henri Delmas et Raymond Gerbal, Valverde crée le Franc-Théâtre. Il met en scène L’Exception et la règle de Brecht, La Mère d'après Gorki, Sacco et Vanzetti de L.Vincenzoni et Mino Roli (1964), Le Brave soldat Sveyk d’après Haseck (1965). En 1966, il devient directeur du Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis où il crée Hop là, nous vivons ! d’Ernst Toller (1966), La guerre des paysans de Jean Gruault, La Politique des Restes d’Arthur Adamov (1967). En 1968, présent à Villeurbanne avec d’autres metteurs en scène autour de Francis Jeanson, il ne signe pas la "déclaration" finale. En 1971, il monte un spectacle d’intervention Libérez Angela Davis tout de suite, dont il reste une trace discographique, un vinyle 33 tours, édité par le Chant du Monde comme ce sera le cas pour l’opéra Quelle heure peut-il être à Santiago ?(Sergio Ortega). En 1976, après son départ du T.G.P., il prend en 1978 la direction du Théâtre Essaïon : il organise des lectures et fait découvrir plus d'une centaine de pièces, il monte ses propres textes (Le procès du général Aussaresses, 2002).  En 2007, il avait publié Le Mensonge de la culture nationale et du théâtre d’État. Il est mort le 17 décembre 2021.